Une inspection récente des îles Soko a permis de trouver 100 masques faciaux à usage unique jetés sur les plages de cet archipel inhabité. Les équipements de protection individuelle (EPI) ont été un élément essentiel de nos mesures d’intervention liées à la pandémie de COVID-19. Dans cet article, nous examinons ce qui arrive à tous les EPI jetés après utilisation.
Ces dernières années, les industries, les autorités réglementaires et les consommateurs ont tous pris des mesures pour réduire la quantité produite de déchets en plastique. Diverses régions ont introduit des réglementations visant à restreindre l’utilisation de plastiques à usage unique afin de protéger l’environnement. Les populations à travers le monde ont été mobilisées par des programmes tels que Blue Planet II, où l’on peut voir des images d’un albatros alimentant involontairement ses poussins avec des plastiques jetés et une mère baleine allaitant son veau mort empoisonné par le plastique. Il semblait que le monde prenait enfin conscience de l’impact de la pollution par les plastiques sur notre planète.
La COVID-19 a freiné ces progrès, car l’EPI a été un élément essentiel de nos mesures d’intervention face à la pandémie. Les gouvernements ont travaillé d’arrache-pied pour s’assurer que l’approvisionnement en gants, masques, chemise d’hôpital, etc., soit disponible pour le personnel médical de première ligne, car ces équipements offrent la meilleure protection contre la propagation du SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19. Il est également clair, alors que les pays commencent à assouplir les règles de confinement, que les EPI joueront également un rôle important en nous protégeant et en nous permettant de revenir à une forme de normalité.
Au début de la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu’il y avait un besoin de plus de 89 millions de masques, 30 millions de chemises d’hôpital, 1 590 000 millions de lunettes de sécurité et 76 millions de gants chaque mois à travers le monde pour lutter contre la COVID-19. Au Royaume-Uni seulement, entre la fin février et la mi-avril, plus de 1 milliard d’articles d’EPI ont été distribués.
Une étude réalisée en 2015 estime qu’environ 300 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année et qu’entre 5 et 13 millions de ce total se retrouvent dans nos océans. En 2017, l’Union européenne estimait que la production mondiale totale de plastique était passée à 348 millions de tonnes et qu’en 2018, l’estimation était encore plus élevée avec un total de 422 millions de tonnes. On estime qu’il y a maintenant 5,25 milliards de débris de macroplastiques et de microplastiques flottant dans les océans, pesant un poids estimé de 269 000 tonnes.
Il y a un risque que notre utilisation accrue des EPI ne fasse qu’aggraver ce problème. Une étude a montré que si chaque individu utilisait un masque facial à usage unique par jour pendant un an, cela créerait 66 000 tonnes supplémentaires de déchets contaminés et 57 000 tonnes d’emballages en plastique au Royaume-Uni seulement.
Une grande partie des EPI de qualité médicale est composée de polypropylène, un thermoplastique très dense, non biodégradable et non recyclable. La biodégradation peut prendre jusqu’à 500 ans. Au cours du processus de biodégradation, les matières se décomposeront initialement en microplastiques qui peuvent attirer les pesticides et autres produits chimiques nocifs. Cela signifie que les animaux marins ne mangent pas seulement des plastiques, ils sont également empoisonnés par des produits chimiques nocifs.
Les microplastiques nuisent également à la production d’oxygène. Lorsqu’ils sont dissous dans l’eau de l’océan, ils inhibent le bon fonctionnement du prochlorococcus, qui produit environ dix pour cent de l’oxygène de la Terre. Il a également été estimé que la pollution par les plastiques fait en sorte que nous consommons une cuillerée de plastique par semaine à partir de notre eau potable.
Il y a un compromis difficile à faire entre la sécurité individuelle et la protection de l’environnement. Dans le milieu médical, les EPI jetables sont sans aucun doute indispensables. Cependant, la nécessité d’utiliser des EPI à usage unique dans des environnements non médicaux a donné lieu à des débats. Par exemple, l’OMS a déclaré que l’utilisation généralisée de gants en plastique peut contribuer à la propagation du virus et qu’il est de loin préférable de simplement se laver les mains correctement.
Comme alternative aux masques à usage unique, de nombreuses autorités conseillent désormais l’utilisation de masques en tissu réutilisables dans des environnements non médicaux. Ils sont considérés comme étant tout aussi efficaces et ont l’avantage d’être moins nocifs pour l’environnement.
La COVID-19 a eu un impact profond sur la planète. Jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin, l’EPI nous offre la meilleure protection contre les infections. Cependant, cela ne signifie pas qu’en tant que pays, entreprises et individus, nous devons ignorer son impact potentiel sur l’environnement. Dorénavant, nous devons trouver de meilleures solutions pour nous protéger, tout en réduisant l’impact sur la planète.
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